L'Ecriture Maya
Le déchiffrement des glyphes mayas fait partie des grandes découvertes du XXème siècle. Longtemps considéré comme un "problème insoluble" ils se sont peu à peu laisser apprivoiser, permettant de découvrir certains des pans de l'histoire maya. Cependant, aujourd'hui encore, beaucoup de signes conservent tout leur secret.
Quand les conquistadors espagnols arrivèrent sur les terres mayas ils découvrèrent des écrits d'une grande variété, reflétant un haut degré de culture. Considérant que ceci constituait une entrave à leur domination ils prirent soin de les détruire afin de rééduquer la noblesse maya selon les préceptes religieux catholiques. De cette manière l'utilisation des glyphes disparut en quelques années seulement au profit de l'alphabet latin. Seules, certaines contrées isolées continuèrent à utiliser le style glyphique jusqu'en 1697.
D'une grande rareté, 3 manuscrits parvinrent cependant jusqu'à la cour des Habsbourg pour se retrouver, mystérieusement de nombreuses années plus tard à Dresde, chez Alexandre von Humboldt dont il reproduisit et publia 5 pages de manière détaillée ("Codex de Dresde"), redonnant à ces signes leur un peu de leur importance légitime.
3 extraits du Codex de Dresde :
30 ans plus tard, deux explorateurs, John Lloyd Stephens (1805-1852) et Frederick Catherwood (1799-1854) provoquèrent l'engouement pour "les ruines mystérieuses d'un peuple disparu dans la forêt vierge". La composition et la précision des stèles, des portes et des autels devaient être autant de réalisations d'un grand peuple, ce qui choqua une partie de l'opinion que ne pouvait accepeter de voir dans les indiens-paysans misérables les héritiers d'une telle civilisation. Stephens et Catherwoods n'étaient pas de cet avis et furent les premiers à utiliser le terme "Maya" pour caractériser ce peuple doté d'une culture de grande richesse ainsi que ses descendants.
Pour faire face à la pauvreté du contenu informationnel, le chercheur Alfred P. Maudslay (1850-1931) et l'architecte Theobert Maler (1842-1917) partirent explorer à dos de mulet le sud du Mexique et le nord de l'Amérique centrale afin de photographier les inscriptions dans les cités mayas et les conserver sur des plaques en verre. Leurs expéditions leur permirent de faire la découvertes de sites importants tels que Yaxchilán, Piedras Negras, Seibal, Altar de sacrificios, Naranjo et Yaxha.
Au cours du XXème siècle, l'historienne de l'art russe Tatiana Proskouriakoff (1909-1985) décourvit la signification de deux glyphes "naissance" et "couronnement". Derrière ces glyphes on reconnaissait ceux corespondant à des personnages importants de la culture mayas, preuve que ces écrits relataient bien l'histoire de cette culture et non pas seulement des légendes célestes comme cela avait été supposé auparavant.
Un pas décisif dans le déchiffrement fut réalisé après le seconde guerre mondiale par Youri Knorosov (1922-1999). Soldat dans l'armée rouge lors de l'arrivée des russes en Allemagne il découvrit dans une rue longeant la Reichsbibliothek des livres que les allemands n'avaient pas eu le temps de cacher. Parmi eux, un rapport de Diego de Landa sur le Yucatán avec une reproduction des 3 glyphes connus à cette époque. De retour à Leningrad il entreprit une étude minutieuse de documents relatifs à l' écriture maya. Composée de 800 signes il ne pouvait d'une part s'agir d'un modèle alphabétique ; d'autre part il ne pouvait s'agir non plus d'idéogrammes ou de logogrammes car aucune langue au monde ne se satisfait d'aussi peu de mots. Le nombre de signe évoquait plutôt les écritures antiques qui ne sont ni entièrement idéographiques, ni entièrement alphabétiques, ni même purement syllabiques : le cunéiforme sumérien utilise plus de 600 signes et l'écriture hiéroglyphe hittite 497 ce qui en font des systèmes comparable à l'écrit maya. Allant à l'encontre des courants scientifiques officiels il prouva que le maya est constitué partiellement de signes syllabiques, avec des consonnes et des voyelles, et d'autres de type logogrammes. Vers 1960, des chercheurs américains vinrent confirmer la véracité de ses travaux : la langue maya était en fait de type "logosyllabique".
Les langues issues du maya :